The end of cheap labour? Industrial transformation and “social upgrading” in China. Par Florian BUTOLLO

AuthorAlexander SCHROEDER
DOIhttp://doi.org/10.1111/j.1564-9121.2015.00261.x
Date01 September 2015
Published date01 September 2015
Revue internationale du Travail, vol. 154 (2015), no 3
Copyright © Auteur(s) 2015
Compilation et traduction des articles © Organisation internationale du Travail 2015
LIVRES
The end of cheap labour? Industrial transformation and “social upgrading” in China.
Par Florian BUTOLLO. Francfort, Campus, 2014. 400 pp. ISBN 978-3-593-50177-2.
Le modèle économique chinois, fondé sur de faibles salaires et des exportations
bon marché, commence à rencontrer ses limites. Une «montée en gamme» de la main-
d’œuvre apparaît incontournable. Mais se produit-elle réellement? Dans cet ouvrage,
The end of cheap labour?, le sociologue allemand Florian Butollo, de l’Université
d’Iéna, tente de répondre à cette question en analysant la relation entre «progression
industrielle» et «progression sociale», au moyen d’études de cas menées auprès d’en-
treprises du textile et de l’habillement ou de diodes lumineuses (LED), dans le delta
de la rivière des Perles1.
Son point de départ est que la modernisation industrielle d’une entreprise ne
se traduit pas nécessairement par une amélioration de la situation sociale de ses sala-
riés. Et cette étude conrme qu’il n’y a pas de corrélation positive nécessaire entre ces
deux formes de progression. L’auteur montre même que les avancées technologiques
conduisent souvent à une extension de la production à bon marché, à des réductions
d’emplois et à un allongement de la durée du travail. Toutes les entreprises exami-
nées présentent une polarisation spectaculaire en termes de salaire, de formation et
de conditions de travail. Bien que les industries du textile et des diodes du delta de la
rivière des Perles aient besoin de travailleurs professionnels et mieux formés –«qui
peuvent souvent gagner des salaires très élevés» (p.348), avec des conditions de tra-
vail relativement bonnes–, seule une petite minorité de la main-d’œuvre bénécie
d’avancées industrielles et sociales. La plupart des cols blancs et autres professionnels
les plus qualiés proviennent de régions urbaines, tandis que la majorité des travail-
leurs –cols bleus peu qualiés et faiblement rémunérés– est constituée de migrants
d’origine rurale sans perspective de progression sociale.
Le livre comprend huit chapitres. Le premier est consacré à la présentation du
sujet de la recherche, à son intérêt et aux débats qu’il suscite. A ce propos, l’auteur
explique pourquoi il est nécessaire de procéder à un examen concret de la situation
réelle dans les entreprises avant de tirer quelque conclusion sur l’enchaînement entre
progrès industriel et progrès social. En effet, la littérature disponible sur le sujet sug-
gère avec quelque naïveté qu’il existe un lien automatique entre les deux. «Il faut donc
une approche qui combine d’une part les avantages de la recherche sur les réseaux
mondiaux de production, laquelle permet un examen des conditions préalables à la
1 Pour une étude internationale plus large sur cette relation dans le textile et l’habillement, voir l’article
de Céline Gimet, Bernard Guilhon et Nathalie Roux dans le présent numéro de la Revue internationale du Travail.

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