Ground down by growth: Tribe, caste, class and inequality in the twenty‐first‐century India, Alpa SHAH, Jens LERCHE, Richard AXELBY, Dalel BENBABAALI, Brendan DONEGAN, Jayaseelan RAJ et Vikramaditya THAKUR

Published date01 March 2018
AuthorRishabh Kumar Dhir,Uma Rani
DOIhttp://doi.org/10.1111/ilrf.12081
Date01 March 2018
LIVRES
Copyright © Auteur(s) 2018.
Compilation et traduction des articles © Organisation internationale du Travail 2018.
Revue internationale du Travail, vol. 157 (2018), no 1
Ground down by growth: Tribe, caste, class and inequality in the twenty-rst-century
India, Alpa SHAH, Jens LERCHE, Richard AXELBY, Dalel BENBABAALI,
Brendan DONEGAN, Jayaseelan RAJ et Vikramaditya THAKUR, New Delhi,
Pluto Press, 2018, xx + 281 pages, ISBN 978-0-07453-3768-5.
Dans cet ouvrage, dont le titre pourrait être rendu en français par «Broyés par la
croissance: tribus, castes, classes et inégalités en Inde au XXIe siècle», les auteurs analysent
le «pouvoir modernisateur» du capitalisme dans un contexte mondialisé et tentent de
comprendre pourquoi l’extraordinaire croissance économique de l’Inde n’a pas eu d’effet
sur la situation des dalit («intouchables») et des adivasi (minorités ethniques tribales),
demeurés tout au bas de l’échelle sociale et économique de ce pays. L’ouvrage réunit des
études de cas anthropologiques et ethnographiques qui examinent les réalités sociales
de ces populations dans différentes régions du pays et leur intégration dans l’économie
mondiale. Il analyse ainsi la situation des travailleurs des plantations de thé du Kerala,
de la main-d’œuvre de l’industrie chimique et pharmaceutique extrêmement toxique
du district de Cuddalore dans le Tamil Nadu, des travailleurs adivasi des usines à papier
de Bhadrachalam dans l’Andhra Pradesh, des communautés tribales Bhil des Satpura,
déplacées par le barrage de Sardar Sarovar, dans le Gujerat et le Maharashtra et, enn,
de la population agropastorale nomade du district de Chamba dans l’Himachal Pradesh.
Le premier chapitre établit un cadre analytique reposant sur la notion d’intersec-
tionnalité, soit une discrimination multiple sous l’effet cumulé d’identités plurielles, liées
ici à la caste, l’appartenance tribale, la classe, le genre et la région. Il met en évidence
le fait que l’oppression sociale fondée sur l’identité est constitutive de la relation d’une
population à ses moyens de production et de reproduction. Nous verrons comment il
en résulte un appauvrissement plus grand des dalit et des communautés «tribales», avec
des conséquences particulières pour les femmes, dans un processus de croissance éco-
nomique dont les populations reléguées en marge ne tirent pas prot. Les études de cas
qui s’appuient sur ce principe d’intersectionnalité montrent que la modernité capitaliste
ne diminue en rien les types plus anciens de relations déterminées par l’identité, privant
ainsi dalit et adivasi de la possibilité de sortir de leur condition inférieure. Au contraire,
le capitalisme perpétue et assoit les relations de domination existantes, fondées sur des
identités sociales héritées et indélébiles. Car au lieu de rejeter les différences sociales il
se les approprie et les renforce encore. Pour les auteurs de ce chapitre, la cristallisation
des différences sociales, dans l’expansion du capitalisme, est le fruit de processus inter-
dépendants, dont des inégalités de pouvoir héritées du passé, une exploitation extrême
des travailleurs migrants occasionnels et de multiples facteurs d’oppression tenant à une
identité plurielle –identité de caste, tribale, de classe, de genre et régionale.
Le chapitre 2 contient une analyse très détaillée des variables macroéconomiques
et de leur relation avec les castes et les tribus à l’échelle du pays. Trois constatations

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