Gender, development, and globalization: Economics as if all people mattered. Deuxième édition. Par Lourdes BENERÍA, Günseli BERIK et Maria S. FLORO

AuthorNaoko OTOBE
Published date01 September 2016
Date01 September 2016
DOIhttp://doi.org/10.1111/ilrf.12029
Gender, development, and globalization: Economics as if all people mattered.
Deuxième édition. Par Lourdes BENERÍA, Günseli BERIK et Maria S. FLORO.
New York, Routledge, 2016. xxvii + 319pp. ISBN 978-0-415-53749-0.
Cette deuxième édition, révisée et mise à jour, de l’ouvrage intitulé Gender, de-
velopment, and globalization retrace dans le détail le parcours de l’économie féministe,
discipline visant l’édication d’une société et d’une économie durables et justes sur la
base du bien-être des individus, notamment celui des femmes et des membres des autres
groupes exclus ou victimes de discriminations. Les auteures envisagent la lutte contre
les inégalités sous un jour nouveau, en réexaminant les notions de bien-être, de société,
de collectivité et d’économie dans une perspective de genre.
Dans son premier chapitre, l’ouvrage rappelle l’inuence de l’économie féministe
sur les orientations des instances internationales, qui ont d’abord cherché à promouvoir
la participation des femmes au développement (Women in Developement ou WID dans la
terminologie anglaise), avant de s’interroger sur les rapports entre structure économique
et inégalités hommes-femmes (Women and Development ou WAD), puis d’adopter une
perspective de genre, plus globale (Gender and Development ou GAD). Les auteures
s’attardent notamment sur l’«instrumentalisation» des femmes, considérées comme un
simple ingrédient de la croissance économique, et dénoncent une vision trop mécaniste
de la promotion de l’égalité des sexes et de son institutionnalisation. Pour elles, la pré-
dominance de la pensée néolibérale dans l’analyse du développement ne doit pas em-
pêcher une perspective de genre, plus critique, associée à la prise en compte des droits
de l’homme, de la notion de capacités ou encore du rôle des femmes dans une écono-
mie non marchande, à valeur sociale, ou social provisioning, notion chère à l’économie
féministe. Cet autre angle d’attaque intéresserait autant les chercheurs que les respon-
sables des politiques.
Le chapitre 2 revient sur l’histoire de l’économie féministe, en rappelant les ori-
gines de la discipline, ses grands principes, ses principaux apports et ses questionnements
actuels, et en analysant ses interactions avec les autres sciences sociales. En tant que pen-
sée économique hétérodoxe, cette école s’est développée dans un dialogue distancié avec
plusieurs autres courants, dont l’économie orthodoxe, l’analyse marxiste et la tendance
institutionnaliste. L’un de ses éléments centraux, c’est la critique de l’analyse néolibérale
dominante, vue à travers le prisme de cette notion de social provisioning, qui conduit à
valoriser le travail non marchand et non rémunéré, effectué dans le cadre domestique
notamment, et doit permettre la formulation de politiques progressistes, gages d’une
évolution véritable de la société.
Dans les chapitres 3 et 4, les auteures détaillent la problématique à laquelle renvoie
le titre de l’ouvrage, soit les liens entre genre, mondialisation et développement. Elles
LIVRES
Copyright © Auteur(s) 2016
Compilation et traduction des articles © Organisation internationale du Travail 2016
Revue internationale du Travail, vol. 155 (2016), no 3

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