Full and productive employment in developing economies: Towards the Sustainable Development Goals, Rizwanul Islam

DOIhttp://doi.org/10.1111/ilrf.12164
AuthorSher Verick
Published date01 September 2020
Date01 September 2020
Revue internationale du Travail, vol. 159 (2020), no 3
Livres
Droits réservés © Organisation internationale du Travail, 2020.
Compilation et traduction des articles © Organisation internationale du Travail, 2020.
Full and productive employment in developing economies: Towards the
Sustainable Development Goals,Rizwanul Islam, Oxford, Routledge, 2020,
xi + 224 pages, ISBN 978-0-81-536786-4.
Dans son rapport intitulé Full employment in a free society, paru en 19 44 et traduit
en français sous le titre Du travail pour tous dans une société libre, William Beveridge
dénissait le plein emploi aussi bien en termes quantitatifs quen termes qualitatifs.
Il y a plein emploi, écrivait-il, quand «les postes à pourvoir sont en permanence plus
nombreux que les chômeurs [...]. Il y a plein emploi quand les emplois donnent lieu à
une rémunération convenable [...] et quand leur localisation est telle quil est raison-
nable dattendre des chômeurs quils les acceptent»
1
. Au cours des décennies suivantes,
lexpérience de la stagation a entraîné un changement dapproche: lanalyse axée sur
le plein emploi a cédé la place à une analyse centrée sur la notion darbitrage entre
chômage et ination (autrement dit sur la courbe de Phillips), avant que les thèses
imputant quasi exclusivement le chômage à des facteurs liés à lore– en particulier
aux prétendues «rigidités» créées par la réglementation du marché du travail– ne
lemportent. La crise nancière mondiale de 20 08/2009 a toutefois changé la donne
et a suscité louverture dun débat sur le rôle des politiques de la demande mises en
œuvre pour contrer la récession et ses eets dévastateurs sur le marché du travail.
Aujourdhui, alors que dix ans se sont écoulés, les évolutions récentes du marché
du travail redonnent de la vigueur aux discussions sur le plein emploi. À première
vue, le taux de chômage de 3,3pour cent quachaient lAllemagne et les États-Unis
n2019 laisse penser que le marché du travail de ces pays connaît eectivement une
situation de plein emploi. Toutefois, même dans ces pays, lore de main-dœuvre reste
excédentaire, et il est permis darmer, à linstar de David Blanchower et dautres
auteurs, que la sous-utilisation de la main-dœuvre est un indicateur beaucoup plus
able que le taux de chômage pour apprécier la situation du marché du travail. Par
ailleurs, les salaires réels nont pratiquement pas progressé depuis des décennies,
notamment aux États-Unis, tandis quen Allemagne et dans dautres pays le reux du
chômage sest accompagné dune augmentation de la part du travail à temps partiel
et du travail occasionnel et temporaire dans lemploi.
Ces dernières années ont également vu émerger, dans le cadre dune réexion sur
lavenir du travail, un débat autour de lidée que les progrès technologiques rapides
vont entraîner des destructions demploi et faire du plein emploi un objectif impos-
sible à atteindre. Depuis quelques années, cette peur du «chômage technologique»
imprègne bon nombre des discours des responsables publics et des chercheurs, alors
même que les données empiriques sont beaucoup plus nuancées.
Ces réexions sur lemploi trouvent-elles une résonance dans les économies en
développement? Daprès les dernières données du BIT, 89,8pour cent des travailleurs
1 W. H. Beveridge: Du travail pour tous dans une société libre, Paris, Domat-Montchrestien, 1945.

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